À la fin de l’année 1944, l’heure du couvre-feu n’avait plus d’importance. De toute façon, nous nous couchions vers cinq heures, pour nous réchauffer. On nous avait rationnés à deux bougies par semaine, puis à une. C’était profondément ennuyeux de rester assis au lit sans lumière pour lire. Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, p. 97.
Vous êtes vous déjà demandé comment les gens vivaient dans l’temps, sans trop de lumière. J’imagine qu’ils devaient économiser les chandelles et calculer les minutes où le coucher du soleil ferait disparaître la pratique et réconfortante clarté. Je pensais dernièrement à cette vie, pas si lointaine, où l’obscurité faisait partie du quotidien des gens. Tard la nuit, sur les routes de boue, peu de lampadaires illuminaient le chemin. De retour de la ville, des champs, de l’Église, d’une visite, les pas lents et lourds s’activaient sous la lune argentée. Se déplacer dans la noirceur pure était courant, épeurant, mais aussi apaisant.
De nos jours, il est facile d’ouvrir en un clic les ampoules de la maison. Une dehors, une dans la salle de bain, trois dans la chambre, quatre dans le salon. Aussitôt levée, une âme désire le réconfort de la clarté. Nous ne laissons plus de place à la noirceur; ce qui fait tout nous paraît lumière.
J’aime définir la lumière comme étant la source de la vérité; celle qui est pure et véritable. Elle sert non seulement à éclairer notre vie, elle est aussi très utile pour découvrir les coins sombres et lugubres. La lampe éclaire tout autour et met en lumière ce qui serait autrement caché. C’est pour cette raison que Jésus est la lumière, il révèle la noirceur des coeurs et permet à ceux qui le cherchent de le trouver. Nos coeurs, sombres en eux-mêmes, seraient livrés à l’éternelle obscurité sans l’intervention divine de Jésus.
La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas accueillie. Jean 1.5
La Bible nous parle que Jésus est la lumière du monde. Qu’il est venu dans la nuit pour ouvrir nos coeurs à la vérité. La vérité de Jésus éclaire, elle met en lumière tout ce qui se trouve dans le coeur d’une personne. Lorsque la noirceur cache tout, la lumière révèle les secrets les plus cachés. Sauf que dans ce verset, le mot grec katalambanō, traduit par accueillie (version SG21) signifie que la lumière n’est pas comprise, elle n’est pas utile à ceux qui s’emprisonnent dans la noirceur. Les gens la voient, mais ils ne l’acceptent pas.
La lumière est venue dans le monde, mais les hommes lui ont préféré les ténèbres parce que leurs actes sont mauvais. Jean 3.19b (Semeur)
Pourtant, je n’arrive plus à voir cette métaphore dans nos vies. C’est comme s’il y avait trop de lumière, pas assez de noirceur. C’est comme si la lumière aveuglait fortement mes pensées au lieu de révéler quelques vérités. C’est comme si le monde ne reconnaissait plus la vraie lumière, envahie par toutes les autres.
Pour un chrétien, je trouve très alarmant de constater les milliers de vérités déguisées qui assaillissent nos valeurs, notre vertu, notre vision du monde. Ce qui était si simple est maintenant compliqué. Élever des enfants; mille méthodes sont disponibles. Cuisiner un repas équilibré; la vache a pris le champ et les carottes imparfaites aussi. Sans parler des subtilités politiques.
Pourquoi ne pas fermer pour quelque temps les lumières de nos vies : les téléphones, les écrans, les dépendances, les mille et une religions. Éteignons les belles citations morales, les méthodes infaillibles, la productivité perpétuelle. Et allumons la vraie lumière. Celle que le Christ est venu déposer dans le coeur qui le cherche. La lumière du monde, différente de toutes les autres. Acceptons la clarté divine venue éclairer pour l’éternité.
En ce temps de Noël, fermons toutes les lumières;
allumons seulement celle qui éclaire vraiment!
Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie. Jean 8.12
Je profite de l’occasion pour vous souhaiter à tous,
un Noël bénit et heureux.
Rachel xx
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