Mains dans la mains, nous marchions mes filles et moi dans le métro. Leur première fois, dans le « papa train ». Jonathan et moi avions décidé de passer notre lundi matin, congé « sacré » des pasteurs, dans la grande métropole pour émerveiller nos enfants par ce phénomène du train sous-terrain.
Au chemin du retour, Jonathan quitta la station rapidement pour aller chercher l’auto qui était stationnée assez loin. Je pris donc mon temps pour habiller les enfants et les faire monter les marches, puis les marches « spéciales » (escaliers roulants) – tout plein de marches.
C’est rendu en haut, près de la sortie de la station du métro Radisson que je l’ai vu. Une dame, couvert d’un foulard. Elle avait une vieille pancarte. Le genre de carton découpé dans une boîte de céréales. C’était écrit dessus : « j’ai perdu… » et en dessous, il y avait des photos de deux enfants. Mon coeur de maman s’est tout de suite imaginé toutes sortes de choses. (Ses enfants, sont morts de la famine quelque part. Son mari a tué ses enfants. – Oui, ça va vite comme ça, dans ma tête, – demandez à mon mari). Alors, je sors des sous de mon mince porte-feuille (en fait, il est bien lourd, mais pas d’argent) que je donne à mes filles. Elles vont lui remettre, et biensûr, la dame est ravie.
Ce n’est pas dans mes habitudes de donner. J’apprends. Jonathan m’aide beaucoup; il est généreux. Beaucoup plus que moi.
Donner. Un simple geste. Quelques sous. Plusieurs sous. Donner. C’est comme si Dieu souffle à ton oreille : « bravo, serviteur. Tu as choisi la bonne part. » Donner. C’est difficile. Que vont penser les autres. Que va penser Dieu. Quelle différence est-ce que quelques sous peuvent faire? « Tsé, j’en ai besoin moi aussi, des sous. »
Je choisi parfois de donner. Mais la plupart du temps, je choisi de garder pour moi.
Il y a quelques mois, je vous avais fait part de mon intention d’envoyer à la famille Lapierre, tous les profits ramassés par la vente de mes journals personnels. Et bien, j’aimerais partager avec vous, ma joie! Mes humbles efforts ont réussi, avec la grâce de Dieu, à leur envoyer 468 $. Vous me direz peut-être, « c’est bien peu, comparé aux 80 000 $ qu’ils ont besoin pour adopter 4-5 enfants en Ukraine. » Oui, peut-être, mais une accumulation de 468 $, de 5 $, de 20 $ et de 1 000 $ feront une grande différence pour ces enfants.
Une autre famille me tient particulièrement à coeur. La famille Godfrey. Plusieurs d’entre-vous les connaissez déjà, mais permettez-moi de vous faire lire encore un peu plus sur eux. Je ne les connais pas très bien personnellement, mais assez pour avoir été éblouit par leur conviction et leur don de soi. Agnès est grandement douée par Dieu, et son mari est un ouvrier d’exception. (En plus, j’ai un faible pour eux, car ils ont gardé, notre Charlotte la nuit avant mon accouchement de Rose.)
Voici quelques mots écrits par cette maman bien occupée : « nous avons présentement 11 enfants : 5 filles et 6 garçons, dont 5 sont des enfants bio et 6 sont adoptés … devine lesquels sur la photo ! hahaha Khael vient du Vietnam, Josué du Honduras, David, Luana, Jimmy et Jonathan viennent d’Ukraine. Nous sommes présentement en démarches pour aller chercher 4 ou 5 enfants de plus en Ukraine. »
Oui, c’est peut-être la mode d’adopter en Ukraine. Mais c’est un sacrifice extrême. Extrême pour les adopter, comme pour ceux qui adoptent.
Écoutez votre coeur, et si l’Esprit vous le dit : donnez. (Écrivez-moi si vous désirez le faire.)
Sur notre chemin du retour, en jasant avec mon mari de notre expérience mouvementée au centre-ville, j’ai su que la dame n’avait pas perdu ses enfants, mais plutôt son emploi! Ah!
Et Jonathan avait, lui aussi, donné quelques sous.
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