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Le petit oiseau de Dieu et le courage de Charlotte

Un petit oiseau est soudainement passé devant mes yeux, devant la porte patio où j’étais assise. Tout près. Je fixais la neige tomber. J’attendais une réponse de Dieu. Je réfléchissais au désordre du matin et aux peurs qui venaient nous hanter, ma fille et moi.

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Tout a commencé un soir, dans le nouveau lit des enfants. Assisse, inconfortablement sur leur excitant deux étages, je leur racontais l’histoire d’Esther. La reine juive qui dut agir avec courage pour sauver son peuple d’un génocide injuste. Je racontais comment la coutume ne permettait pas, même à la reine, de se présenter devant le roi, sans être d’abord invitée. J’expliquais les prières qu’elle a dû supplier. L’audace de son geste. En plein milieu de l’histoire, Charlotte me déversa, ses soudaines craintes.

L’école recommençait le lendemain et le cours d’éducation physique ne l’enchantait guère. La pause du temps de Noël et des célébrations du jour de l’an lui avait fait le plus grand bien, mais à ce moment précis, elle réalisait que les fêtes étaient terminées. Et qu’elle devrait retourner au quotidien de la vie écolière. La peur s’empara d’elle et elle devint inconsolable. Dans mon espoir de l’apaiser, je continuai de lui parler d’Esther et de son courage. Avec beaucoup d’amour, de compréhension et un brin d’impatience, j’essayai de lui expliquer qu’elle devait faire de même. Son visage rempli de larmes, et de ses yeux les plus sincères, elle m’affirma sans comprendre les implications de ses paroles : « ça lui a pris 5 minutes à Esther pour aller voir le roi, moi, mon cours de gym dure 1 heure! ». Quel grand désarroi, je lisais dans son regard !

Elle finit par s’endormir, sans paix, mais avec espoir qu’elle n’irait pas au fatidique cours de gym.

Le lendemain matin se révéla tout aussi dramatique. Les nombreuses prières ne suffisaient pas vraiment à calmer son emportement démesuré. Alors que Rose était prête et avait hâte de revoir ses amies, Charlotte pleurait sa vie et me confiait ses inquiétudes. Elle partit tout de même avec courage, après un long câlin dans mes bras. Je la comprenais tellement! Ayant vécu la plupart de ses réticences, je lui ai promis mes prières.

Je me tenais donc là, assise sur le divan de mes réflexions. J’avais prévu prendre un temps de solitude avec Dieu, mon papa céleste. Je vis donc ce petit oiseau passer. Sans m’en soucier vraiment, je le reconnus comme un cadeau de Dieu. Un clin d’oeil divin. Toutefois, mes pensées retournèrent rapidement aux circonstances du matin et à d’autres questionnements personnels. Plusieurs minutes passèrent.

Plusieurs instants à observer cette neige pure à l’image du Roi des rois. Plusieurs pardons et prières plus tard, je revis le petit oiseau, se poser sur une branche. Pourquoi cet oiseau était-il là? Comment pouvait-il se nourrir en plein hiver? Comment avait-il survécu au froid sibérien des dernières semaines? Et la vérité m’aveugla… aussi rapidement que la bête ailée avait volé la première fois, je compris une vérité simple, enfantine.

Dieu prend soin des petits oiseaux, il prend soin de notre Charlotte et il prend soin de moi.

Dieu aime les petits oiseaux, il aime notre dramaqueen Charlotte et il aime mon coeur soucieux de maman.

Il est au courant de l’errance de ce petit oiseau, il voit la peur de mon enfant et il comprend mes pires doutes.

Il prend soin. Il aime. Il comprend.

25 C’est pourquoi je vous dis: ne vous inquiétez pas en vous demandant: «Qu’allons-nous manger ou boire? Avec quoi allons-nous nous habiller?» La vie ne vaut-elle pas bien plus que la nourriture? Et le corps ne vaut-il pas bien plus que les vêtements? 26 Voyez ces oiseaux qui volent dans le ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent pas de provisions dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. N’avez-vous pas bien plus de valeur qu’eux? 27 D’ailleurs, qui de vous peut, à force d’inquiétude, prolonger son existence, ne serait-ce que de quelques instants? Matthieu 6.25-27 (Semeur)

À nous maintenant, de faire preuve de courage, et de lui faire confiance. (P.S. Charlotte a accepté que je publie cette histoire.)

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