Une histoire d'injustice, de rédemption, saupoudrée de l'encouragement du prophète Habakuk
- Rachel Bergeron
- il y a 1 jour
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Avant même que j'accepte la période excitante de nos fréquentations, je savais Jonathan serait pasteur. Il m'avait informé très tôt dans notre relation d'amitié que son souhait était d'être dans le ministère à temps plein, ce qu'il faisait déjà à temps partiel depuis quelque temps. Pour moi qui travaillais dans un séminaire baptiste dans le champ missionnaire québécois, je me sentais déjà dans le ministère. Je me voyais déjà comme une missionnaire et j'avais une sincère volonté à suivre Jésus partout où il voudrait me conduire. J'étais loin de me douter que mon mari et mon Sauveur allaient me faire parcourir une partie de notre belle province du Nord au Sud et que j'allais tomber dans des trous noir parfois profond. L'un de ces creux difficiles fut certainement l'injustice que nous avons vécue dans la dernière année.
« La souffrance est l’expérience universelle des êtres humains vivant dans un monde qui gémit, attendant sa rédemption finale. » — Paul D. Tripp
Après avoir été pasteur dans notre Église durant huit ans, Dieu a appelé notre famille à déménager à Laval pour implanter une Église. Nous avons tout de suite considéré ce défi comme un projet de famille! Nos filles et notre chien seraient impliqués autant que possible! Nous avons invité à la maison, nous avons célébré des baptêmes dans notre piscine, nous avons accueilli des invités par Zoom lors de la COVID, nous avons investi du temps, de l'énergie et parfois notre santé à soutenir ce ministère que le Seigneur nous demandait de porter. Implanter une Église est un miracle et une œuvre de communauté exceptionnelle. Nous y étions bien. Nos filles s'épanouissaient. Mon âme gênée et introvertie commençait à se sentir à l'aise d'être elle-même. Et mon mari explosait d'idées pour servir la communauté et connecter avec des gens pour leur présenter le plan du salut et la personne de Jésus Christ. Rien n'était parfait. Nous avions de nombreux défis, mais l'amour et la paix semblaient promettre un ministère à long terme.
Jusqu'au jour où notre Église mère nous a avisés que nous devions quitter cette œuvre si chère à notre cœur. Pour des raisons que je ne décrirai pas dans cet article, le Seigneur nous a littéralement arrachés à notre Église. Bien que nous étions très peu nombreux, notre Église était en santé, mais la vision de mon mari ne correspondait plus aux attentes de notre Église mère. Nous avons dû la quitter avec une énorme tristesse et une incompréhension douloureuse. Du jour au lendemain, mon mari autant que moi, qui travaillais à temps partiel pour l'Église, nous retrouvâmes sans emploi, sans ministère, sans communauté.
Lorsque tout notre cœur, notre horaire, nos relations sont invertis dans une communauté, le brisement est brutal. L'injustice est puissante. Il semble qu'elle défonce tout. Et je dois avouer que mon cœur brisé semblait impossible à recoller. Les pièces étaient trop dispersées et brimées pour être réparées et faire confiance à nouveau.
La seule chose qui nous a soutenus durant ces mois est la Parole du Seigneur qui réconfortait nos cœurs. Par la foi, Jonathan et moi avons choisi de croire que Dieu n'avait pas perdu le contrôle et qu'il savait ce qu'il faisait. À maintes reprises, l'Éternel a porté nos cœurs en peine avec des promesses que lui seul peut remplir.
Habakuk a été un grand soutien, un énorme réconfort pour moi durant cette épreuve. Ce prophète qui a vécu une situation bien au-delà de la mienne souffrait pour son peuple, tout comme notre famille. Il criait à Dieu, tout comme nous. Il a « attendu la réponse du Très-Haut », tout comme moi.
Le livre du prophète Habakuk n'est certainement pas celui que j'aurais le goût de lire durant une tempête émotionnelle. C'était un imprévu pour moi de le lire et de l'étudier, mais le Seigneur savait que j'avais besoin de son contenu percutant pour me ressaisir. Il connaissait suffisamment mes blessures pour me montrer à travers les souffrances du prophète non seulement une similitude face aux miennes, mais aussi la rédemption incroyable que Jésus allait faire dans ma vie autant que dans celle des juifs du temps d'Habakuk.
Dans ce livre impopulaire, on peut y découvrir le cri du cœur du prophète alors que Dieu choisit de châtier Juda en envoyant des ennemis le détruire. L'Éternel a choisi d'agir en faveur de la souffrance du peuple pour les ramener à lui. Bizarre n'est-ce pas? Il a planifié la déportation, le châtiment, la mort et la déchirure pour que ses enfants reviennent à lui entièrement. Parce qu'il veut toucher le cœur du peuple au plus profond de leur être afin qu'il s'humilie et retourne à lui.
C'est réellement ce qui s'est passé dans mon cas. La souffrance de notre déportation, notre changement de ministère, d'Église, de communauté m'a obligé à tourner les yeux vers mon rédempteur. Elle m'a contraint à ouvrir ma Bible avec des yeux grands ouverts pour chercher les promesses et l'espoir que lui seul pouvait me donner. Elle m'a forcé à m'éloigner de moi-même et à regarder à lui. Parce qu'honnêtement, je n'avais nulle autre part où tourner mes regards. Les gens souffraient pour nous et avec nous. Nous devions souvent les réconforter. Nos filles pleuraient avec rage. Nous devions les rassurer. Ensemble, Jonathan et moi discutions sans arrêt non pas de ce qui nous avait été fait, mais de ce que le Seigneur allait faire. Nous étions dans l'attente, car nous savions que le deuil faiblirait.
Dieu permet la noirceur dans notre monde pour plusieurs raisons. Cependant, je pense que l’une des plus cruciales est de nous permettre de mieux comprendre l’injustice que Jésus a endurée sur la croix. Cette injustice que nous vivons est une pâle image de celle que Jésus a vécue pour nous. Cette injustice humaine n'est pas une proie à conserver et à nourrir. Elle doit plutôt être déposée aux pieds de Jésus, car elle était prévue pour nous sauver. L'injustice est toujours planifiée de Dieu pour nous permettre de nous humilier et de retourner à lui.
Lorsque vous vivez une situation d'injustice ou de souffrance, tournez-vous vers l'Éternel. Lorsque votre quotidien est lourd, cherchez sa face dans sa Parole qui vivifie. Tournez ces minces pages au contenu fortifiant. Recherchez votre réconfort dans les histoires, telles que celle de Joseph, de Job, de Moïse ou d'Habakuk. Lorsque la tristesse est impossible à partager, humiliez-vous et retournez à lui.
La Parole de Dieu est toujours efficace pour consoler nos cœurs et nous fortifier.
Chaque situation est vue, comprise, prévue, et prise en charge. En attendant le secours de l'Éternel, marchez par la foi, comme Habakuk et attendez sa réponse avec foi, car elle toujours percutante et surprenante.
Quelques versets réconfortants du livre d'Habakuk
Je me tiendrai à mon poste de garde, je resterai debout sur le fort du guetteur et je guetterai pour savoir ce que Dieu me dira, ce que je répondrai à ma protestation. Habakuk 2.1
Si quelqu’un flanche, il n’est pas droit de cœur, mais le juste vivra grâce à sa foi. Habakuk 2.4
Mais moi, c’est à cause de l’Éternel que je veux me réjouir, j’exulterai de joie à cause du Dieu qui me sauve. L’Éternel, le Seigneur, c’est lui ma force : il rend mes pieds pareils à ceux des biches, il me fait cheminer sur les lieux élevés. Habakuk 3.18-19
Merci pour ce partage!
Ça me rejoint et fortifie ma foi!
Beau témoignage. Dieu est incroyable et précieux. Sois bénie et ta famille