top of page

Grognonne

Dernière mise à jour : 3 juin 2022

Grognonne. Je l’étais un peu, aujourd’hui*. Bon, un peu, beaucoup! L’impatience et la frustration sont apparues sur mon visage de nombreuses fois. J’ai manqué d’amour envers mes enfants, mon mari, mais surtout envers Dieu.


Être confinée n’a pas que des désavantages. Je peux rester en pyjama, boire plus de café sans être jugée par mes collègues, éviter le trafic, cuisiner de bons petits plats. Mais il est plus facile de reconnaître les aspects négatifs : superviser la non-destruction de mes enfants, chercher du papier de toilette, nettoyer mes mains à répétition, vivre de la solitude malgré la proximité constante des gens avec qui je suis confinée. Prendre conscience de ce qui me dérange se fait tout naturellement, mais chercher la vision de Dieu est plus difficile.


Contrairement aux extravertis, j’étais enchantée de vivre en quarantaine pour quelques jours. Mon emploi me permettant de travailler de la maison, je m’imaginais de façon utopique que mes enfants suivraient la direction de mes plans! En fait, ça n’allait pas si mal! Jusqu’à ce que je sente monter sous mon nez la moutarde laide de mon égoïsme. Depuis le début de cette histoire, qui a commencé le jour de ma fête, je jonglais avec plus de choses que je pouvais les gérer. Les innombrables poils de chien à balayer, les cris autant heureux que stridents des enfants, mon mari hyperactif à s’occuper de l’âme des autres et de la technologie pour y parvenir, ramasser la maison toutes les 30 minutes, répondre aux demandes du travail, apprendre un nouveau logiciel pour une tâche que je dois accomplir, et j’en passe. Je sentais me pousser des tentacules immenses pour maintenir en équilibre toutes ces choses en plus de mes émotions personnelles et de celles de ma famille. Jusqu’à ce que je m’effondre…


En plein désespoir, je me suis assise l’air marabout devant mon mari un peu confus. Nous venions d’avoir une discussion qui ne menait à rien. Lorsque je suis grognonne, j’ai besoin de quelques minutes (parfois quelques heures, mais c’est mieux que les jours dont j’avais besoin au début du mariage!) pour mieux comprendre ce qui se passe dans mon coeur. Je suis une fille typique lorsque ma frustration explose : je dis des phrases qui n’ont pas de sens les unes avec les autres et je ramène des situations passées qui ne concernent absolument pas le contexte actuel. (Dites-moi que je ne suis pas la seule!) J’ai donc pris l’habitude de me retirer pour réfléchir et prier au lieu de dire toutes sortes de niaiseries non constructives.


Je venais donc de m’assoir à côté de notre chien, les filles jouaient tranquillement (oui, ça arrive parfois) et je n’étais pas encore tout à fait prête à m’humilier et à demander pardon. J’ai donc saisi un livre, tout à propos pour les circonstances : La mère grognonne part en vacances : dis adieux au stress, à la fatigue et l’anxiété et accueille la joie renouvelée d’être mère. Je commençais à peine la lecture du chapitre intitulé : tu n’as pas à être semblable à Jeanne D’Arc que je pleurais en silence. Dans ce chapitre, l’auteur partage un verset de la version anglophone The Message : 

Heureux ceux qui sont au bout du rouleau; avec moins de soi, il y a plus d’espace pour Dieu et sa loi. Paraphrase de Matthieu 5.3, The Message

Heureux ceux qui sont au bout du rouleau. Tout à fait moi! En tout cas, la deuxième partie de la phrase. Et je suis certaine que cette description représente plusieurs d’entre-vous. Je n’étais pas tellement heureuse par contre.


Il est bien en ce temps de crise de se rappeler pour qui nous faisons les choses; pour quoi nous accomplissons nos tâches quotidiennes. Dans mon cas, j’avais perdu de vue la gloire de Dieu et son amour pour moi. Je tentais de maintenir par moi-même un équilibre familial sain pour que personne ne perde la tête, en oubliant que Dieu n’a pas perdu le contrôle.


Au lieu d’accepter de servir ma famille à cause de ce que Jésus a fait pour moi, je voulais accomplir mes plans et être reconnue pour leur ingéniosité.

J’étais au bout du rouleau; mais en le réalisant, j’ai laissé à Dieu toute la place pour qu’il change mon coeur.


Ma maison est encore pleine de poil de chien, mon mari travaille autant pour l’oeuvre de Dieu, mes tâches s’accumulent à nouveau, mes enfants tournent parfois en rond, MAIS! J’ai choisi de laisser Dieu contrôler mon coeur et les circonstances. Et il m’indique que pour être heureuse, je dois lui laisser la place. Je dois me souvenir de sa souveraineté et de son amour pour moi. Car c’est lorsque je suis faible que Jésus peut vraiment être glorifié.

Paul ne s’est pas plaint de ses chaînes [lorsqu’il était en prison de nombreuses fois]. Il les a plutôt consacrées à Dieu et lui a demandé de les rendre utiles. Et Dieu a répondu à ses prières. Warren W. Wiersbe

Au bout du rouleau? Dieu est bien au courant de la situation et de ton coeur tourmenté. Va vers Jésus; lui seul peut changer ton angoisse en pleurs de joie. Humilie-toi et donne-lui toute la gloire.


*aujourd’hui étant il y a quelques jours. Je suis une auteure très lente et aussi… j’avais d’autres choses à faire que peaufiner ce texte la journée même de mon grognement.

26 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page